Discours divers de Saint Bernard (de Clairvaux)

SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX

Discours divers de Saint Bernard, composez à la prière de sa sœur la religieuse. Où sont contenus tous les principaux points du Christianisme. Œuvre très utile pour tous ceux qui cherchent & aiment d’être étroitement unis à Dieu, & vivre dans la solitude.
Dédiés à Madame la Première Présidente. Troisième édition.
Paris, F. Muguet, Imprimeur du Roi & de M. l’Archevêque, rue de la Harpe, 1684.
Un volume petit in-8° (12,8 cm). [14], 541 p.
Pleine basane mouchetée de l’époque, dos à nerfs orné de petits fers, tranches mouchetées.

Édition ancienne, peu commune, des discours attribués à saint Bernard et composés “à la prière de sa sœur la religieuse”

Cette compilation de textes spirituels attribués à Bernard de Clairvaux — certains authentiques, d’autres relevant plus vraisemblablement de la tradition cistercienne de réception — se présente comme un manuel de vie intérieure destiné aux âmes contemplatives. Elle répond au goût du XVIIᵉ siècle pour les œuvres d’édification monastique et pour les écrits mystiques des premiers Cisterciens, alors abondamment réédités sous l’impulsion des congrégations de réforme.

Le volume, qui se veut une somme pratique des “principaux points du Christianisme”, insiste sur la retraite, l’union à Dieu, la purification intérieure et l’imitation du Christ — thèmes qui expliquent son usage durable dans les communautés féminines et maisons de solitude.

Une dédicace de cour : Madame de Lamoignon, figure majeure de la piété parisienne

La mention « Madame la Première Présidente » renvoie sans ambiguïté à Marie Charron de Ménars, épouse de Guillaume de Lamoignon (1617-1677), premier président du Parlement de Paris. Veuve en 1677, Madame de Lamoignon s’illustra par un zèle religieux intense, fréquentant Port-Royal, soutenant de nombreuses œuvres charitables et maintenant autour d’elle un cercle de directeurs spirituels, réguliers et séculiers.
Dédier à cette grande figure de la piété parlementaire une édition des œuvres de saint Bernard témoigne de la résonance spirituelle qu’elles pouvaient trouver dans les milieux dévots proches de la haute magistrature.

Éditeur : F. Muguet, imprimeur du roi et de l’archevêque de Paris

François Muguet fut l’un des imprimeurs les plus actifs de la seconde moitié du XVIIᵉ siècle pour les ouvrages de théologie, de liturgie et de polémiques ecclésiastiques. Le privilège double — Imprimeur du Roi et de l’Archevêque — garantissait à ses éditions un haut degré de reconnaissance institutionnelle, en particulier pour les textes touchant à la doctrine et à la spiritualité catholiques.

Provenance religieuse : le Monastère de la Visitation Sainte-Marie de Reims

Ex-libris manuscrit : « Ce livre est du Monastère de la Visitation Sainte Marie de Rheims (sic). »
Fondé au début du XVIIᵉ siècle, le monastère rémois de la Visitation appartenait à l’ordre fondé par saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal, dont la spiritualité, fortement marquée par l’idéal d’union à Dieu dans la douceur intérieure, accordait une place privilégiée aux auteurs cisterciens. Cette provenance renforce la cohérence historique et spirituelle du volume.

Condition et exemplaire

Reliure de basane mouchetée de l’époque, décor sobre mais élégant, conforme aux productions parisiennes pour ouvrages de dévotion. Intérieur frais, quelques rousseurs éparses selon l’usage des papiers de la période. Petite dimension typique des livres destinés aux cellules monastiques ou à la méditation privée.

Rareté

Les éditions anciennes françaises de ces Discours sont nettement moins courantes que les traités majeurs de saint Bernard. La présence d’une dédicace à Madame de Lamoignon et d’une provenance religieuse de la Visitation en renforce l’intérêt bibliophilique. Exemplaire rare sur le marché.

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